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Toute compagnie d'arc a une histoire : Celle de Compiègne est directement liée à la grande histoire et fut riche en événements historiques et sportifs.

 


Cette histoire commence lors des batailles de Crécy (26 aout 1346) et de Poitiers (19 septembre 1356) où la cavalerie féodale subit de durs revers face aux anglais. A cette époque les Anglais, bien inférieurs en nombre, savaient se couvrir de leurs archers, comme d'une herse vivante; Et ces soldats, légèrement vêtus, tirant avec le sang-froid de leur race, avaient arrêté ces masses tumultueuses d'hommes et de chevaux bardés de fer. Sans méconnaître le courage des chevaliers anglais et la supériorité de leurs princes sur des rois comme Philippe de Valois et Jean le Bon, l'honneur du succès revenait à ces archers recrutés dans les rangs du peuple. Ils pouvaient, à bon droit, se vanter de porter dans leurs trousses à flèches la vie de douze hommes.
Charles V, dès le début de son règne, s'appliqua à développer, dans toute l'étendue de son royaume, les sociétés d'archers et d'arbalétriers. Il promulgue la petite ordonnance (ordonnance du 28 avril 1448). Celle-ci stipule que chaque groupe de cinquante feux doit pouvoir fournir un homme équipé (arc ou arbalèteépéedaguejaque et salade) qui doit s'entraîner chaque dimanche au tir à l'arc.

 

 

 

On commence à parler des Archers de Compiègne comme beaucoup de compagnies avoisinantes à la bataille de Bouvines un certain dimanche 27 juillet 1214 où Philippe II et Philippe Auguste fils de Louis VII et d'Adèle de Champagne remportèrent sur Jean sans terre, soutenu par les Anglais, cette fameuse victoire grâce à la bravoure des archers de Compiègne qui fournit au roi 200 hommes et fit 5 prisonniers. Pour les récompenser le roi les exempta d'impôts. Après la bataille d'Issoudun (1254) où plus de 300 archers de Compiègne étaient présents le roi Louis IX autorisa la fleur de lys sur le sceau de la ville. En 1260 Saint louis publie une ordonnance par laquelle chacun est "requis à prendre exercice au noble jeu de l'arc plutôt que de fréquenter d'autres jeux dissolus" (la pratique d'un jeu tel que les billes, les quilles ou les jeux de table coûtaient 40 sous d'amende) et s'inscrit lui-même comme membre d'une confrérie. Charles V officialisa en 1367 à Sens ces "Serments" en instaurant les "Compagnies d'archers". Celles-ci étaient des confréries placées sous le patronage de saint Sébastien et sainte Christine. Une compagnie d'archers est formée de chevaliers. Les arbalétriers de Compiègne reçoivent leur lettre de privilèges en septembre 1368 : Ils sont alors 6 le jour et 8 la nuit affectés à la garde de la ville. Leur chef, qui portait déjà le titre de connétable, était alors Simon le Fléchier, dit de Compiègne.

 

- 27 novembre 1382 : Les archers de Compiègne s'illustrent à la bataille de Rosebecque.
- 1411 : Ils participent au siège de Coucy et de Senlis et défendent leur ville face aux anglais.
- 28 avril 1448 : En reconnaissance de leur fidélité et bravoure le roi Charles VII, par une ordonnance, les fait "francs archers". Ceci signifiant qu'ils sont exemptés de corvées et impôts dus par chaque habitant. La ville est taxée à sept archers. Les 7 premiers Archers de Compiègne sont :
1 Mahieu ou Mathieu Lombart
2 Guillaume Poullet ou Pouillet
3 Jehan Bernart
4 Colin, Colard ou Nicolas Darel
5 Jehan Lebel
6 Pierre Boulenois
7 Thomas Waliquier. 
Par la même occasion il concède à la ville sa devise "Regi et Regno Fidelissima ".
Ils se distingueront notamment face aux anglais à Caen.

Le 15 avril 1450, le roi de France remporte la victoire de Formigny sur les Anglais et peut reconquérir la basse vallée de la Seine. Les anglais se retirent de Normandie mais, à l'appel de ses habitants qui les regrettent, ils reviennent sur Bordeaux.
- 1453 - La bataille de Castillon marque la fin de la guerre de cent ans. Les Anglais sont obligés de rembarquer. Ils renoncent à jamais à l'Aquitaine et aux possessions continentales de la dynastie royale des Plantagenêt.
Le grand péril pour la monarchie française, vient désormais des ducs de Bourgogne.
- 1455 : A partir de cette année ils remplissent à Compiègne un véritable rôle de police : pendant la foire de la mi-carême, Ils sont rémunérés 4 sous chacun et par jour pour avoir gardé les portes de la ville deux jours et deux nuits. Pour un sou on pouvait alors avoir 10 pains ou 3 litres de vin. Un arc coûtait 7 sous, une trousse de 18 flèches 5 sous et la corde valait 2 sous la douzaine.
- 21 décembre 1464 : l'équipement des francs archers est mis à la charge des paroisses.
Les 6 archers affectés à Compiègne : Nicolas Darel (Colard Dard), Mahieu Lombard, Jehan Dumont, Guillaume Pouillet, Jacques Duvivier et Pierre Chambrois reçurent chacun deux hoquetons, l'un de cuir à mettre sous la brigandine, l'autre de drap vermeil lacé devant et derrière, un gorgerin de haubergerie c'est-à-dire de maille, et autres habillements moyennant vingt-huit livres douze sols parisis et tout était réglé pour le 31 janvier 1465. C'est à cette époque que Colard Dard et ses compagnons, par ordre de leur capitaine et du bailli de Senlis, allèrent passer leur montre (revue) à Beauvais et reçurent l'énorme indemnité de quatre livres parisis.

- 1469 : Nos francs archers arrivés au chiffre de vingt-trois, le plus élevé qu'ils atteindront jamais, reçurent alors un drapeau, le premier du moins dont il soit fait mention sur nos registres. Ce fanion se composait d'un bougran vermeil garni de deux aunes de frange, et la dépense, en y comprenant « deux botes de fil d'Anvers » employées à sa confection, ne dépassait pas sept sous. A cette époque Martin PETIT écuyer du roi commande 211 archers des villes de Amiens, Beauvais, Clermont, Compiègne et Senlis.

Durant cette période de guerre civile qui suit la guerre de cent ans contre les anglais, les bourguignons, bretons et autres normands s'opposent à Louis XI dans des batailles plus ou moins improvisées dans lesquelles la contribution des "frans archiers" est bientôt remarquée. Le roi décide alors d'en imposer aux paroisses l'entretien d'un nombre croissant. La performance de chaque homme est alors signe de distinction au sein de la compagnie. Les meilleurs portent la "brigandine" (armure légère faite de plaques métalliques rivées) alors que les autres se contentent d'un "jaque" (veste de cuir moins onéreuse car le bœuf et, surtout, le cerf est abondant à Compiègne). La compagnie des francs archers est divisée en Vougiers, Lanciers, Archers et Arbalétriers selon les talents de chacun. A Compiègne il n'y a pas de vougiers (hallebardiers). Des 2 arbalétriers l'un d'eux, Lombard, décide de s'équiper d'un arc vu les dépenses excessives liées à l'entretien de son arme car, si les francs archers sont rémunérés, l'entretien de leurs armes est à leur charge. Et leur emploi (et l'exemption d'impôt qui va avec !) est suspendu à l'appréciation du bailli lors des montres. A cette occasion l'émissaire du roi vérifie l'état de l'équipement et dresse une liste des réparations à apporter. A Compiègne ces réparations sont prises en charge par la ville mais celle-ci surveille de près ses dépenses car les caisses sont vides et l'augmentation de la taille (TVA de l'époque) serait très mal comprise en ces temps difficiles.

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